Mathias Esnault fondateur et dirigeant de Graines d’ici, entreprise située sur le MiN Nantes Métropole, s'est prêté au jeu des 10 questions !
- Mathias, c’est quoi ton métier ?
Mon métier c’est « primeur » et on le définit par trois valeurs ajoutées : la sélection, le service et le conseil.
Au sein de Graines D’Ici on appelle cela le S.S.C., c’est pour nous l’ADN du primeur, c’est ce qui rend notre métier légitime. Au même titre qu’un mécanicien/garagiste est un spécialiste dans son domaine, nous sommes des spécialistes des fruits et légumes.
- Et c’est quoi ton parcours ?
Comme je le dis souvent, je suis tombé dans les pommes depuis tout petit (rires).
Mes parents sont dans le métier depuis 1945, on est primeur depuis 4 générations.
Avant même que le MiN n’ouvre sous De Gaulle en 1969, mes arrières grands-parents étaient déjà opérateurs grossistes au Champ de Mars. Quand le MiN s’est ouvert ils ont décidé d’arrêter la filière grossiste et de s’installer en tant que commerçants primeurs sur le marché de Talensac. Pour la petite histoire, mon arrière grand-mère a commencé en 1945 avec des patates à cochon et des salades.
- Quelles sont vos valeurs chez Graines D’ici ?
Les valeurs sont nombreuses, mais celles qui prédominent sont l’alimentation saine et juste, l’environnement et l’humain.
L’alimentation saine et juste au travers de notre métier, puisque nous ne sommes pas de simples vendeurs de fruits et légumes. Nous y ajoutons la valeur ajoutée du primeur, grâce à une sélection des produits effectuée par nos soins, auprès de nos producteurs, des fournisseurs/opérateurs du MiN. Nous goûtons tout, nous faisons appel à tous nos sens pour sélectionner les meilleurs fruits et légumes.
Nous avons choisi la filière bio, locale et les filières saisonnières pour respecter une certaine logique de sens, pour nous c’est une évidence et c’est essentiel.
Sinon, pour le côté « juste », nous essayons d’être cohérent au maximum sur la fixation du prix, afin que nos produits soient accessibles à tous. Nos rapports avec des ambassadeurs sont essentiels pour rendre cela possible.
Ensuite il y a l’environnement, car chez Graines d’ici nous avons à cœur de nous saisir de nos responsabilités environnementales en tant que professionnels, et citoyen. Nous livrons des paniers, des corbeilles, nous allons sur les marchés, nous avons un réel impact environnemental. Nous nous devons donc de saisir cette responsabilité à notre niveau et de réfléchir à des solutions pour exercer notre métier sans impacter considérablement, ou d’une manière inconsciente, notre environnement. La collecte de déchet est la preuve de notre engagement, une façon d’aller au bout de la démarche.
Pour finir il y a l’humain, qui pour nous, est au cœur de toutes nos préoccupations. S’il n’y a pas d’humain, les deux premières valeurs n’ont même pas lieu d’être selon nous. Cette approche humaine passe par les collaborateurs, les producteurs, les fournisseurs, les consommateurs, toutes ces personnes qui permettent à notre écosystème d’être vertueux.
- Pourquoi être venu vous installer sur le MiN Nantes Métropole ?
Pour des raisons pratiques avant tout, car tout est concentré sur un même lieu. Que ce soit pour les approvisionnements, les livraisons, ou bien sur des notions logistiques. C’est plus simple d’avoir son entreprise ici, et de bénéficier d’une plaque tournante synergique de producteurs, d’opérateurs, de revendeurs. Cela facilite beaucoup les relations commerciales entre ces différents acteurs.
- Pour toi, c’est quoi l’esprit du MiN Nantes Métropole ?
Le MiN c’est une ville dans la ville, c’est un lieu fermé dans lequel on passe sa journée. On peut y prendre son petit-déjeuner, son café, travailler, manger le midi, même boire la petite bière après le boulot.
C’est une vraie ville, avec tout son écosystème, avec ses acteurs, ses citoyens en quelque sorte. Ici tout le monde se connaît, tout le monde sait qui est qui professionnellement parlant.
- C’est quoi l’identité culinaire de Nantes ?
Pour moi les symboles culinaires de Nantes sont le muscadet, la mâche et le berlingot. Mais à Nantes on aime de plus en plus les bonnes choses simples, se régaler entre amis et en famille autour d’un bon verre et d’une bonne assiette, les notions épicuriennes ressurgissent et grandissent !
- Le MiN est un grand village, tu as un petit surnom ici ?
« Graines de star », « Graines d’ici et d’ailleurs », ce sont plus des jeux de mots que des surnoms. C’est comme dans la cour de l’école, sauf que la cour est un peu plus grande et les écoliers un peu plus vieux (rires).
Sinon, toute mon équipe m’appelle Mat.
- Quel est ton plus beau souvenir en tant que chef d’entreprise ?
C’est à peu près le même souvenir à chaque fois, ce sont les moments de réussites avec les collègues, les étapes franchies ensemble. Ces moments où nous profitons de cette étape réussie, du dossier en cours. Apprécier ces moments en équipe, c’est toujours très agréable.
- Tu aurais une petite anecdote sur le MiN ?
Oui, ici j’ai un vrai souci avec les chariots élévateurs (rires). Je suis très habile en pratique, je pourrais même faire des slaloms, mais ce sont les fourches qui posent problème. Effectivement, j’ai la fâcheuse tendance à oublier qu’elles sont à 2m50 du sol et je me cogne partout avec. Ça m’a valu deux portails quand même ! (rires)
- C’est quoi ton p’tit mot de la fin ?
Je finirai par cette citation, qui m’a aidé dans bon nombre de situations quotidiennes : « Ne rêve pas ta vie, vis tes rêves ».
Un grand merci à Mathias Esnault pour cet entretien, et à l’agence Visuelle(s) pour lui avoir tiré le portrait.
Nous vous laissons aller sur leur site internet tout neuf : https://www.grainesdici.fr/
et comme dirait Mathias, « Pomme journée ! »
